Lorsque Dieu, monté au ciel, eut quitté les hommes, ceux-ci s’entredévorant comme des bêtes sauvages, se seraient exterminés si Osiris n’était pas venu. Il naquit simple mortel et, devenu roi d’Égypte, détournant les hommes de leur vie bestiale, il leur enseigna la culture des céréales, leur donnant des lois et instaura le culte des dieux. Puis, il parcourut le monde, en proclamant son règne et en soumettant tous les peuples, non par le glaive, mais par l’amour, le chant, la musique et la danse. Lorsqu’il revint en Egypte, son frère cadet, Typhon-Set, avec soixante-douze conspirateurs (Que d’autres faux spirituels nomment des anges), décide sa perte. Il prit secrètement la mesure exacte de sa taille, fit construire d’après elle un coffre magnifiquement orné et invita son frère à un festin. Pendant le repas les serviteurs apportent le coffre. Tous les convives s’émerveillent et Typhon, comme par plaisanterie promet d’en faire présent à celui à la taille duquel il conviendrait. Les soixante-douze complices s’y couchent tour à tour. Mais il n’est à la mesure d’aucun d’eux. Enfin Osiris s’y couche, lui aussi. Alors tous se jettent sur le coffre, le ferment, fixant le couvercle avec des clous, le soudent avec du plomb fondu, le portent au Nil, l’y jettent et, par la bouche du Tanaïs, il vogue vers la mer. Isis, épouse d’Osiris, fut longtemps à chercher le corps de son époux, errant par toute la terre. Quand elle le trouve et, avec des cris et des pleurs, se laisse tomber sur lui, presse de son visage, le visage du mort, l’embrasse et l’arrose de ses larmes. Puis, repartant pour rechercher son fils Horus perdu lui aussi, elle cache le coffre avec le corps de son époux dans les papyrus du Nil. Mais Typhon, chassant la nuit à la pleine lune, l’aperçoit dans les rayons de l’astre et le reconnaît. Il en retire le corps, le déchire en quatorze parties et les disperse à tous vents. Isis l’apprend et recommence ses recherches. Elle recueille un à un tous les débris du corps déchirés, les rassemble et ressuscite le mort.

Ces symboles nous conduisent à la connaissance de Dieu, conclut Plutarque, mais lui-même est incapable de les déchiffrer. Les pythagoriciens, et les Orphiques sont plus près que lui, des mystères de l’Égypte. Ce sont eux qui détiennent la clé du principal de ces symboles : le coffre de Set, le cercueil d’Osiris.

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